mercredi 29 décembre 2010

repas de Noël

Qui sont ces gens assis autour de cette table stupidement parsemée d'étoiles argentées?
Ils n'ont pas l'air de se connaître. La blonde à lunettes lit pour la troisième fois la notice du jeu de la petite fille assise à côté d'elle. Soit elle est écrite en chinois, soit elle a quelques difficultés de compréhension. Elle ôte et réinstalle la pile sans, semble-t-il, beaucoup de succès. Quand son voisin lui propose un plat, elle se sert et continue sa lecture, non sans avoir, d'un coup de tête maitrisé, remis ses cheveux en place. Peut-être n'a-t-elle pas remarqué notre présence.
La maîtresse de maison apparaît de temps en temps, c'est d'ailleurs à cela qu'on la reconnaît. A chaque apparition elle donne une information sur le plat qu'elle apporte et repart agiter bruyamment quelque casserole, pour justifier tout à l'heure nos remerciements. Elle a d'ailleurs indiqué, qu'elle partait en vacances demain, laissant sous entendre que si nous pouvions la laisser tranquille assez tôt, elle apprécierait. Les retraités ont aussi droit à des vacances, non?
Le petit vieux au bout de la table a le nez dans son assiette. Il n'y a visiblement que la nourriture qui l'intéresse. La petite vieille à ses côtés baffre pas mal également, mais elle parle aussi, à qui, on l'ignore, personne ne lui répond.
Celui qui semble être le père de la petite fille est très occupé à monter un jeu. Il ne lève pas la tête. Le jeune homme assis en face, voudrait parler, mais n'obtient pas de réponse et finit par se taire et se concentrer sur son verre et son assiette.
Tout à coup, tous se lèvent, s'embrassent et s'en vont.

lundi 6 décembre 2010

enfermement libérateur,
une porte s'ouvre sur l'infini bonheur,

te revoir, te toucher, te regarder.
dépasser la pudeur et laisser échapper
des mots dans mon coeur tout enfouis

amour, tendresse, admiration, bonheur,
séparation et tant d'autres que l'on ne saura exprimer.

samedi 4 décembre 2010

mathieu TERENCE

L'autre vie chez gallimard

je n'avais jamais rien lu de mathieu terence, et ce livre est resté sur la table plusieurs mois sans que je l'ouvre.
Et puis, dimanche soir, sans savoir pourquoi, je l'ai commencé. Bonheur de la découverte d'un auteur,
' je me lève, la vie dans l'âme' et aussi ' nos deux sommeils accueillent un même silence profond'
l'écriture est belle et l'histoire bien menée.
JE VOUS EN CONSEILLE LA LECTURE.

dimanche 28 novembre 2010

au pays des hommes fleurs

je viens de lire 'au pays des hommes fleurs' avec les chaman des îles mentawAï de Raymond FIGUERAS édition tranboréal.
Quel voyage: FIGUERAS nous emmène avec lui dans la forêt, nous fait partager tous ses ressentis lors des rites chamaniques et des cueillettes traditionnelles. Quand on a comme moi la nostalgie des rituels que, nous aussi, nous réalisions en hommage à la nature et qui, progrès oblige ont disparu, on est terriblement sensible à ce livre.
Malheureusement on y apprend , qu'au nom de la modernité, il y a de grosses menaces sur ces traditions.
Plusieurs pistes de réflexion nous sont proposées : l'influence de la religion, l'importance de l'animisme, le bonheur, la dépendance.

jeudi 22 juillet 2010

les mondes

Je te salue, le monde
mondé séché inondé
plein d'immondices
la lumière est dans tes bras
tu es des milliards nés des amandes des amantes
ventres bénis
les Femmes mères des mondes
prient pour nous
pauvres de coeur
maintenant et à l'heure de notre envol
AUM
Marie,
pour le plaisir du partage

mercredi 30 juin 2010

Perdu ta moitié
cicatrice écorchée,
vivre à demi
dans le creux de ma main
tu as trouvé
ta place.
Nos vies à demi
ne feront
désormais
plus qu'un.

mercredi 16 juin 2010

NIL ROUGE de Gérard OBERLE folio

Chassignet a rencontré Denis VERSENNA (talentueux pianiste né à FLEURANCE dans le Gers en 1961 et disparu lors d'un séjour en Egypte) lors d'une vente aux enchères de livres baroques. Ils ont eu ensuite quelques contacts, suffisamment en tout cas pour que Chassignet ait envie de retourner en Egypte enquêter sur la disparition de l'artiste. Ses recherches nous font découvrir une Egypte de la nuit et des lieux plus ou moins glauques.
J'ai particulièrement adoré le passage où il se rend chez la soeur de Versenna à FLEURANCE dans le Gers.
" La veille il avait gîté dans une vilaine auberge près de cette ville et avait immédiatement détesté le coin : pas le moindre sentier où se balader en paix. Tout était clos, tout était cultivé, maïs et tournesol à perte de vue. Il maudit VAN GOGH et Monsieur LESIEUR : de l'ALSACE à la BRETAGNE et de LILLE à PERPIGNAN, la FRANCE ne sera bientôt qu'un champ de tournesols.
Fleurance! il espérait une cité de fleurs, un marché embaumé où la belle jeunesse propose de gais produits locaux. Dans l'ancienne halle, alignés sur les bancs publics, d'effroyables Gargamelles écrasaient sous leurs jambons variqueux de jolis canards blancs aux pâtes ligotées, la plupart attachés par deux ou trois. Leurs doux yeux ronds exprimaient une détresse silencieuse et poignante à laquelle ces pouacres étaient indifférentes. Les maritornes gavées continuaient de piétiner les tendres duvets en jacassant et en riant à panse déboutonnée. Il se tira de là délivré de toute envie de confit et de foie gras pour un moment".